Interview Anaïs Tondeur : photographie engagée à Toulouse

Le déclic artistique d’Anaïs Tondeur : Du catalogue à l’image

Le point de départ de sa vocation artistique remonte à la découverte d’un catalogue d’exposition du Met Museum intitulé « Le Troisième œil de la photographie« . Ce livre, consacré aux photographies spirites, a été une véritable révélation. Anaïs y découvre des images « composées d’empreintes révélées », traduisant « une forme d’empreinte du réel ». Ce qui la touche profondément, c’est l’idée d’une image née d’un contact direct avec une entité, à la manière du Suaire de Turin, une surface sensible où une présence vient littéralement s’imprimer. Cette vision d’une photographie quasi mystique a profondément influencé son rapport à la création artistique et à la photographie contemporaine.

Donner voix aux survivants végétaux : la photographie engagée d’Anaïs Tondeur

Aujourd’hui, Anaïs Tondeur cherche à développer des protocoles photographiques capables de donner une voix aux « entités autochumènes », ces formes de vie non humaines enracinées dans des milieux extrêmes. Elle travaille notamment sur les plantes qui poussent dans les sols irradiés de Tchernobyl ou encore sur les plantes rudérales qui survivent dans les zones dévastées par les incendies dans le sud de l’Italie. Son approche photographique vise à capter la mémoire des lieux et les violences invisibles inscrites dans ces paysages, offrant ainsi un regard écologique et engagé sur le vivant.

Images: exposition photographique  » Ce que les yeux ne saisissent  » Anaïs Tondeur à Galerie Le Château d’Eau, Toulouse été 2025

À travers ce Triptyque passé-présent-futur, Anaïs Tondeur nous invite à repenser la photographie contemporaine comme un dialogue vivant entre matière, mémoire et environnement. Son travail sensible et engagé pousse à voir au-delà de l’image, à écouter les voix silencieuses du vivant et à imaginer une création artistique profondément respectueuse de la nature. Une invitation à découvrir son univers poétique et singulier, à la Galerie Le Château d’Eau, jusqu’au 31 août 2025.