Tarif Louvre et Versailles : +45% pour les visiteurs extra-européens dès 2026
7 décembre 2025
À partir de janvier 2026, plusieurs monuments et musées français emblématiques mettront en place une tarification différenciée. Le Louvre, le Château de Versailles, la Sainte-Chapelle, l’Opéra de Paris et le Château de Chambord augmenteront leurs prix d’entrée pour les visiteurs extra-européens. Une mesure qui fait réagir autant qu’elle interroge.
Une hausse des tarifs qui marque un tournant
La décision est officielle : dès le 14 janvier 2026, plusieurs monuments et musées français appliqueront une tarification différenciée pour les visiteurs extra-européens.
Les établissements concernés :
- Louvre : 32 € pour les visiteurs hors EEE (+45 %, soit +10 € par rapport au prix actuel de 22 €)
- Versailles : 35 € en haute saison pour les visiteurs hors EEE (contre 32 € pour les Européens), avec des tarifs réduits pour les visites en basse saison
- Sainte-Chapelle, Opéra de Paris, Château de Chambord : hausse prévue pour les visiteurs hors EEE, mais les montants exacts restent à confirmer.
- Tarifs réduits pour les visiteurs européens en basse saison sont maintenus dans certains sites, comme Versailles.
Cette mesure s’inscrit dans la stratégie culturelle portée par la ministre de la Culture, Rachida Dati, pour dégager de nouvelles ressources. Le constat est simple : les touristes venant de loin sont prêts à payer un peu plus pour visiter ces lieux emblématiques.

Louvre – Paris
Pourquoi cette augmentation des prix ?
Les établissements font face à des besoins financiers massifs. Le Louvre est le premier concerné. Selon la Cour des comptes, il lui faudrait au moins 410 millions d’euros pour financer sa modernisation.
L’objectif affiché est clair : générer 15 à 20 millions d’euros supplémentaires par an pour le Louvre uniquement.
Versailles espère, de son côté, 9,2 millions d’euros par an grâce à la nouvelle grille tarifaire.

Chateau Versailles – Galerie des Glaces – Photo Myrabella
Une décision qui fait débat
La hausse ne passe pas inaperçue. Les syndicats dénoncent une mesure discriminatoire contraire au principe d’universalité d’accès à la culture.
Selon Gary Guillaud (CGT Louvre) :
« C’est une discrimination tarifaire aberrante. Faire une différence selon le passeport n’est pas entendable. »
Beaucoup rappellent que les musées publics ont pour vocation de rester accessibles à tous, quel que soit le pays d’origine.

La Sainte-Chapelle
Comment réagissent les touristes ?
Les réactions sont partagées.
Certains relativisent :
« Paris est déjà cher. On ne va pas manquer le Louvre pour 10 euros de plus. »
D’autres s’inquiètent :
« Cela va nous obliger à faire des choix. On ne pourra plus tout visiter. »
Comparaison avec d’autres sites internationaux :
- Colisée de Rome : 18 €
- Statue de la Liberté : 23 €
- Musée du Prado : 15 €
Comparée à d’autres grands sites touristiques internationaux, la France applique désormais des tarifs plus élevés pour certains visiteurs extra-européens, ce qui relance le débat sur l’accès à la culture et au patrimoine.

Façade du Palais Garnier, place de l’Opéra, à Paris, le 10 septembre 2020. (ELENA BAUER / OPERA NATIONAL DE PARIS)
Quel impact sur le tourisme culturel en 2026 ?
Le pari des institutions est clair : Les touristes extra-européens continueront de venir, même avec un surcoût. Les chiffres montrent que près de 70 % des visiteurs du Louvre sont étrangers, avec les Américains et les Chinois en tête.
La stratégie vise aussi à mieux réguler les flux, notamment au Louvre, saturé aux heures de pointe.

Château de Chambord
Une mesure qui pourrait s’étendre ?
Selon le ministère de la Culture, cette nouvelle grille tarifaire pourrait devenir la norme.
Selon le ministère de la Culture, la tarification différenciée pour les visiteurs hors EEE pourrait être étendue à d’autres opérateurs culturels nationaux à l’avenir, mais aucune décision générale n’a encore été prise.
Pour l’instant, certains établissements, comme le musée d’Orsay, n’envisagent pas de modification de leurs tarifs.
Conclusion : une transformation profonde du paysage culturel français
L’augmentation des tarifs pour les visiteurs extra-européens marque un changement dans la politique culturelle française.
Entre nécessité financière, question d’équité et enjeux touristiques, le débat reste ouvert.
Une chose est sûre : 2026 sera une année clé pour les musées et monuments français, qui cherchent un nouvel équilibre entre accessibilité, modernisation et soutenabilité économique.