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L’Art du Tatouage au Japon : une exposition inédite à Carcassonne en 2025

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par Baratin
25 août 2025

Du 21 juin au 28 septembre 2025, le Musée des Beaux-Arts de Carcassonne ouvre ses portes à une exposition exceptionnelle : L’Art du Tatouage au Japon.
Pour la première fois hors du Japon, les visiteurs pourront admirer des œuvres originales de Seiji Mori, peintre spécialisé dans les tatouages pour le cinéma japonais.
Plus qu’une simple rétrospective, cette exposition propose une immersion dans l’histoire, la symbolique et les mutations d’un art corporel à la fois admiré, interdit et réinventé.

Origines et apogée : du monde flottant aux corps tatoués

Né à l’époque Edo (1603-1868), le tatouage japonais — ou irezumi — puise son inspiration dans l’ukiyo-e (images du monde flottant).
D’abord associé aux tatouages amoureux et aux récits héroïques, il devient au XIXe siècle une véritable fresque corporelle, fascinant les voyageurs occidentaux.
Les motifs, souvent inspirés du théâtre kabuki, des estampes et de la littérature, transforment le corps en une œuvre d’art vivante.

Un art en résistance

En 1872, le gouvernement japonais interdit le tatouage, jugé contraire à la modernisation du pays.
Cette interdiction pousse l’irezumi à disparaître de l’espace public, mais il subsiste dans l’ombre comme acte de résistance silencieuse et affirmation identitaire.
Les motifs deviennent le reflet d’une force intérieure, d’un courage et d’un attachement à la culture populaire.

Des marges à l’écran : le tatouage et les yakuza

À partir des années 1960, le cinéma japonais (ninkyō eiga) popularise l’image des yakuza tatoués, renforçant l’association entre tatouage et criminalité organisée.
Cette perception persiste encore aujourd’hui, même si une nouvelle génération d’artistes et de passionnés contribue à réhabiliter cet art millénaire.

Une exposition en trois actes

Sur 325 m², l’exposition présente plus de 160 œuvres issues principalement de la collection Xavier Durand, grand spécialiste du tatouage japonais.
Organisée en trois parties, elle explore :

  1. Les origines et influences artistiques (ukiyo-e, kabuki, littérature).
  2. Les codes et symboles du tatouage traditionnel.
  3. Le tatouage dans le cinéma et la culture populaire, en partenariat exclusif avec la Tōei Company.

Entre art et marginalité : une réflexion sociétale

Cette exposition interroge la frontière entre pratique artistique et marginalité.
Elle met en lumière les paradoxes culturels d’un art à la fois célébré comme patrimoine esthétique et rejeté comme marque sociale.
Elle questionne aussi la mémoire et la transmission d’une tradition longtemps marginalisée.

Informations pratiques

📍 Lieu : Musée des Beaux-Arts de Carcassonne
📅 Dates : 21 juin – 28 septembre 2025

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